mardi 5 janvier 2010

Les milliardaires de gauche - Sincères ou pur opportunisme?

Pinault est-il révolutionnaire ?

Quand arrivera-t-on à distinguer un patron du CAC 40 avec un self-made-man bâtisseurs ? La différence est de taille. Les premiers sont créateurs, exaltés, bouillonnants, prêts à se sacrifier sang et feu. Les autres sont des managers posés, réfléchis et calculateurs qui craignent comme d’une guigne tout ce qui leur échappe. Alors certes, ils arrivent aux premiers de vouloir ressembler aux seconds. Histoire de se conforter qu’ils sont bien « parvenus ». Les premiers sont souvent d’origine modeste et sans diplôme, les seconds souvent bien nés et rarement sans parchemin. Depuis 25 ans j’ai le privilège de côtoyer plutôt les premiers que les seconds, même s’il m’est arrivé comme récemment à un dîner organisé par un cabinet de chasseurs de tête de pouvoir aussi rencontrer tout le gratin de la bourse française, PDG de grosses boîtes, multinationales pour la plupart. Et quelle ne fut pas ma surprise. Ces gros bonnets de la finance comme dit Marianne n’avaient que le mot profit à la bouche. La France ne faisait que peu ou plus partie de leur vocabulaire. Leurs activités étaient devenues mondiales et leurs préoccupations plutôt planétaires mais malheureusement guère universelles. En poussant le bouchon un peu plus, la plupart d’entre eux avaient élu domicile en Suisse et, pour eux, notre pays était devenu plus une zone d’activité qu’une nation. Les entrepreneurs, au contraire, restent attachés à leurs territoires et à leurs salariés. Ils les connaissent personnellement la plupart du temps. Les grands Dirigeants ont des Directeurs et des DRH pour remplir ce genre de tâches. Un gouffre entre ces deux typologies de dirigeants, et que l’on observe à merveille dans les propos du plus emblématique des entrepreneurs français François Pinault, bâtisseur d’une véritable multinationale du luxe, lorsqu’il déclare : « Je suis anti-bourgeois dans mon rapport aux gens installés, confortables, dans une case, qui n’aiment pas la contradiction. On peut être bourgeois de manière modeste ou dans la classe supérieure. La logique n’est pas de ne rien remettre en cause simplement parce que l’on s’estime à l’abri.» N’en jetez plus. À lire dans la Tragédie de la réussite de Christophe Deloire (Albin Michel).

Qui aime les créateurs ?

Imaginez que vous lanciez un quotidien sportif avec vos moyens, non négligeables, certes, mais infimes en rapport à ceux des géants des médias, type Lagardère ou Berlusconi. Que se passe-t-il ? Encouragements, non mais au contraire tombereau de critiques, averse de conseils perfides ou, pire, indifférence ! Un journaliste sur deux a refusé de mentionner la sortie du Quotidien du Foot parce que celui de l’ex-monopole avait « verrouillé » les émissions télé grâce à des parrainages opportuns avec la plupart des formats (Téléfoot, Canal+ Football Club,..). De bonne guerre ? Certes, sauf quand nos journalistes se sentent obligés de ne rien dire, pour se conformer à ces accords, ce n’est plus du parrainage mais du ficelage qui met en cause directement la liberté d’informer. Et quand nous avons droit à un reportage (Infosport) c’était pour nous mettre plus bas que terre. J’exagère à peine, tellement habitué pour notre part à vanter dans Entreprendre les mérites de ceux qui osent. Nos médias préfèrent-ils décidément toujours plus les positions établies à ceux qui agissent ou s’investissent ? Ce n’est pas grave pour Le Quotidien du Foot. En revanche, ça l’est davantage pour tous ceux qui lancent de nouvelles activités et osent dans notre pays. Plus que jamais, Entreprendre est le magazine de la résistance au conservatisme ambiant : « Les ratés ne vous rateront pas. », disait en son temps l’écrivain Georges Bernanos.

Pensée du jour

Plus on est relié au monde via le Smartphone, le I-phone ou le portable moins on est relié aux personnes. Ça promet pour demain !

« Chaque pas doit être un but »

La phrase de Goethe, placée en exergue des mémoires Best-seller de Jacques Chirac aurait dû s’appeler « Chaque pas doit être un moyen ». Le concernant, ça aurait été plus juste.

Bonne humeur française !

Il y a quelques jours, France Culture faisait parler le formidable créateur de voitures André Citroën qui, s’adressant à son personnel pour un repas de fête dans les années 30 dans ces termes : « Excellente fin d’année et place à la bonne humeur française. » Bonne humeur française, l’expression est tombée en désuétude. Pourquoi ?

Les marchés parisiens de Chirac

Un ami promoteur immobilier, MP, qui a bien connu Chirac du temps où il était maire de Paris, me raconte qu’un jour rue Daguerre, dans le XIVème, lors d’une visite de marché pour les élections qu’il visitait avec Christian de la Malène ; le futur Président de la République avait pris pour habitude de rentrer dans les boutiques et d’acheter un grand cru chez un caviste, un parfum chez un parfumeur. Cela ne s’appelle pas acheter des voix, on est d’accord. Et puis cette anecdote : À un moment, Chirac, en voyant quelqu’un qu’il avait déjà vu, s’adressant à de la Malène : « Ne te fatigues pas, Christian, celui-ci ne vote pas ici ». Lorsque l’homme politique descend de sa statue, il reste un vendeur…